Mars est le Mois de la sensibilisation à la musicothérapie au Canada ! La Coalition aimerait reconnaître et souligner le travail des musicothérapeutes et partager une entrevue avec Dan Bevan-Baker, MTA, qui nous a parlé de ses expériences de travail et de formation dans le domaine.
- Nom: Dan Bevan-Baker
- Âge: 25
- Ville: Toronto, Ontario (présentement), Crapaud, IPE (ville natale)
- Formation/Éducation: Baccalauréat en musique (majeure en interprétation vocale, mineure en psychologie) de l’Université McGill, diplôme d’études supérieures et maîtrise ès arts en musicothérapie de l’Université Concordia.
- Qu’est-ce que la musicothérapie ?
Selon la définition de l’Association canadienne des musicothérapeutes (www.musictherapy.ca), la musicothérapie est une discipline dans laquelle des professionnels accrédités (MTA, Music Therapist Accredited) utilisent la musique dans le cadre de relations thérapeutiques pour soutenir le développement, la santé et le bien-être. Les musicothérapeutes utilisent la musique de façon sécuritaire et éthique pour répondre aux besoins humains dans les domaines cognitif, communicatif, émotionnel, musical, physique, social et spirituel.
- Depuis combien de temps êtes-vous musicothérapeute ?
Je suis un diplômé MTA depuis janvier 2017.
- Comment avez-vous décidé de poursuivre une carrière en musicothérapie ? Quel a été le chemin qui vous y a mené ?
– Durant la deuxième année de mon baccalauréat en interprétation musicale, j’ai commencé une mineure en éducation musicale. Il s’agissait d’un plan alternatif puisqu’une carrière dans le domaine de la performance peut être une entreprise effrayante et risquée ! Mon premier et dernier cours d’éducation musicale était « Introduction à la musicothérapie », et ce cours m’a ouvert les yeux sur une toute autre façon d’utiliser la musique dans un cadre intime, thérapeutique et personnalisé. Cela m’a vraiment touché, alors j’ai transféré vers une mineure en psychologie pour me préparer à faire des études de musicothérapie après mes études de premier cycle.
- Avez-vous eu une enfance musicale ? Que vouliez-vous faire tout jeune?
J’ai eu la chance d’être entouré de musique toute ma vie. Ma famille, des deux côtés, est remplie de musiciens, donc mes premiers souvenirs comprennent un grand nombre de récitals. Quand j’y repense, je suis extrêmement reconnaissant d’avoir été exposé à ces événements ! Tout petit, je voulais être acteur, puis chanteur, puis anthropologue. En 11e année, j’ai recommencé à vouloir devenir chanteur après avoir joint le groupe funk de mon école secondaire. C’était vraiment génial !
- A quoi ressemble une journée de travail typique ?
Honnêtement, il n’y a pas vraiment de journée typique dans la vie d’un musicothérapeute, car nous rencontrons tellement de gens divers avec des besoins aussi divers. Je suis musicothérapeute itinérant, alors j’utilise le transport en commun de la TTC pour me rendre à des sessions dans toutes sortes d’endroits dans la ville et ses environs. Une journée de travail ressemble à ceci : deux sessions de groupe dans une école pour enfants neuro-diversifiés, une session de groupe dans un programme de jour pour les personnes ayant une déficience physique, trois sessions individuelles au centre-ville et une session de groupe au centre-ville pour des personnes ayant des troubles cognitifs/physiques. La diversité des personnes et des lieux rendent le travail passionnant !
Les sessions comprennent des interventions comme le chant, le jeu d’instruments, l’improvisation, les activités rythmiques, la composition, l’écriture de chansons, la musique et la relaxation, la musique et le mouvement, la musique et l’art, l’analyse des paroles de chansons et l’écoute musicale.
- Quels sont les défis ou les obstacles rencontrés par les patients lorsqu’il s’agit d’accéder à une musicothérapie ?
Les coûts de musicothérapie ne sont pas couverts par les compagnies d’assurance, alors beaucoup de gens ont de la difficulté à accéder à la musicothérapie. Au Canada, la musicothérapie est une profession autoréglementée, mais nous nous efforçons d’obtenir du gouvernement un financement plus normalisé, ce qui rendrait nos services plus accessibles.
- Qu’en est-il des défis ou des obstacles pour les musicothérapeutes (ou ceux qui s’intéressent à une carrière en musicothérapie) ?
Voici quelques-uns des défis: isolement (en raison du faible nombre – bien que nous soyons en croissance !); manque de compréhension, de soutien et de financement de la part de la communauté et des parties prenantes, épuisement professionnel.
- Quels conseils donneriez-vous à une personne intéressée à poursuivre une carrière en musicothérapie ?
Trouvez des musicothérapeutes dans votre région (www.musictherapy.ca) et demandez à les suivre pendant une journée. À cause de la nature de leur travail, certains musicothérapeutes ne pourront pas accepter, mais certains le feront. Cela vous donnera une vue directe de ce qu’est le travail. Je vous recommanderais ensuite de faire du bénévolat avec une personne ayant un diplôme MTA afin que vous puissiez en apprendre davantage sur la musicothérapie tout en jouant un rôle plus actif. Nous sommes une communauté très accueillante et chaleureuse, alors contactez-nous !
- Quelle information pourriez-vous partager avec une personne intéressée à essayer une session de musicothérapie ?
Je lui présenterais d’abord ce qu’est la musicothérapie, puis, en me basant sur ce que la personne partage de sa situation ou de ses besoins, j’expliquerais certaines interventions potentielles ou secteurs d’objectifs. Cela leur donnerait une idée plus claire de ce à quoi pourraient ressembler les sessions. D’autres sujets importants à aborder sont les frais, l’accessibilité, le consentement, la personne-ressource, etc.
- Quelles sont, selon vous, les idées erronées du public en ce qui concerne la musicothérapie ?
Beaucoup de gens pensent que nous sommes des artistes, des professeurs de musique, ou n’importe quoi d’autre SAUF musicothérapeutes. Beaucoup pensent que nous ne faisons que chanter pour les gens, mais c’est beaucoup plus exhaustif que cela. Nous avons une formation en musique, en psychologie, en counseling et en musicothérapie ; nous établissons des objectifs individualisés avec et pour nos clients ; les clients participent de manière réceptive ou active dans les sessions; et, ce qui est peut-être le plus important, nous utilisons la musique avec intention et à dessein pour atteindre ces objectifs. « Chanter des chansons pour les gens » peut être bénéfique, mais la musicothérapie est différente – elle opère plus profondément. Chaque jour, les musicothérapeutes font de la promotion et de la sensibilisation afin que le public comprenne mieux notre profession. Même une conversation de 30 secondes peut faire toute la différence !
- Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?
Voir une personne faire l’expérience d’un changement, d’un développement ou d’autres types de moments importants. Cela peut être quelqu’un qui tape du pied en écoutant de la musique, quelqu’un qui est non-verbal et qui chante avec un être cher, quelqu’un qui fait l’expérience d’une libération émotionnelle, ou quelqu’un touché par une profonde compréhension de quelque chose. C’est incroyablement gratifiant de voir les nombreuses façons dont la musicothérapie peut bénéficier aux gens. J’aime aussi le fait de pouvoir être créatif tous les jours !
- Y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager ?
Les musicothérapeutes sont formés pour rendre la musique accessible ET significative pour les gens, peu importe leur âge, leur stade de vie ou leurs capacités. Nous travaillons dans des cabinets privés, des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée, des foyers de groupe, centres de réadaptation, établissements correctionnels, écoles, hospices, programmes de jour et centres communautaires.
Si vous ou un être cher êtes intéressés par la musicothérapie, je vous invite à visiter www.musictherapy.ca pour plus d’informations.
Si vous souhaitez appuyer la musicothérapie, vous pouvez visiter le site de la Fondation de musicothérapie du Canada (musictherapytrust.ca) pour faire un don OU acheter un de leurs nouveaux chapeaux élégants. Tous les fonds recueillis serviront à financer d’incroyables projets de musicothérapie partout au Canada !