Par Simon Proulx

Un sentier dans la forêt proche de ma maison à Winnipeg

Malgré ma résistance initiale, les avantages de vivre à la maison se faisaient vitement apparents. J’habitais dans une espace plus grand qu’un dortoir serré, j’ai eu des repas délicieux et nutritif que je n’ai pas dû payer pour et la familiarité de Winnipeg faisait en sorte que je pouvais facilement chercher n’importe quelle chose que j’ai eu besoin, malgré le fait qu’il y avait peu de places ouvertes quand je suis arrivé.

J’ai complété mes derniers examens à la maison et j’ai profité d’une vacance d’hiver prolongée avec ma famille. Nous avions eu le droit de visiter les personnes dehors, mais pour la majorité du temps, nous restions à l’intérieur, car la COVID s’est répandue à Winnipeg et dans ses foyers de soins à longue durée. Une de mes activités préférées était de marcher sur la rivière Assiniboine congelée avec mes amis que je n’avais pas vus en personne depuis août. J’ai aussi eu des visites virtuelles avec mes amis de Vancouver qui étaient tous dans des endroits pour les vacances. J’ai notamment aimé voir mon ami de la Turquie éprouver son premier hiver canadien en Alberta.

La transition à une éducation complètement virtuelle était très facile en termes d’adapter mes cours en personne à un environnement en ligne. Le reste de mes leçons seraient complétées sur Zoom et je joindrais l’ensemble à distance de l’UBC qui créait des projets multipistes le semestre dernier. Ma chambre est devenue ma salle de répétition, mon espace d’étude et ma salle de classe. La différence entre les fuseaux horaires de Winnipeg et Winnipeg me donnait aussi des avantages, car j’ai maintenant eu 2-3 heures chaque matin avant que les cours eusse commencé.

Il y avait peu de distractions en termes de famille : mon frère allait à l’école secondaire chaque deuxième jour et mes parents travaillaient dans leurs écoles primaires complètement en personne. J’étais inquiet d’être facilement distrait, donc ceci faisait en sorte que la transition à l’université virtuelle était plus palatable.  

Mon deuxième semestre allait être beaucoup plus occupé que mon premier. Ma check-list incluait suivre cinq cours académiques, mes leçons, mon ensemble, les classes de studios et un jury de trente minutes. Les semaines initiales sont toutes allées sans problème et j’ai maintenu un horaire actif avec des activités telles que des entraînements à la maison et la lecture. Je me suis forcé à allumer ma caméra durant mes cours pour rester alerte et pour me sentir impliqué. J’ai pris des notes copieuses, j’ai pratiqué trois heures par jour et j’ai soumis tous mes devoirs à l’heure.

Au fur et à mesure que le semestre continuait, je commençais à me sentir jaloux de mes amis à Vancouver et à Winnipeg qui étudiaient la musique. Les composants en personne ne sont pas arrêtés à cause du coronavirus dans les deux lieux, et l’UBC a même repris les cours de musique de chambre en personne après un semestre virtuel. Alors qu’ils me contactaient régulièrement, mes amis en Colombie-Britannique pouvaient manger dans des restaurants, aller sur des excursions ensemble et tiraient avantage des espaces sur le campus pour étudier. Je me sentais de plus en plus piégé dans ma maison, car il n’y avait aucune place où je pouvais aller à cause des restrictions et du froid. De fois, je me traitais à un repas à emporter d’un restaurant, mais à part cela, je faisais peu que pratiquer, suivre mes classes et compléter des devoirs.

Maintenant que je faisais l’université de façon virtuelle, il y avait certains aspects injustes que je commençais à remarquer. Malgré le fait que nous étions tous dans une pandémie, quelques professeurs continuaient de gérer leurs cours comme si tous étaient normaux, avec peu de soutien pour les étudiants. Certains professeurs pensaient que si nous suivions les cours en ligne, nous aurions plus de temps à consacrer à leurs classes, une situation qui exacerbait une situation stressante.

Pour une de mes classes, je dévouais six heures par semaine à visionner des sessions de classes enregistrées et des discussions sur Zoom à propos des sessions. De plus, j’avais des lectures fréquentes à compléter, de grands papiers à écrire et des quiz chaque semaine. Au total, j’ai probablement dû passer 10-12 heures chaque semaine sur ce cours unique avec 6 autres cours aussi. Mes jours de classes étaient longs ; ils commençaient de fois à 7 heures du matin et terminaient à 10 heures du soir. Alors avec recul, j’aurais peut-être dû laisser tomber une classe, j’avais aussi le sentiment que, puisqu’il n’y avait rien d’autre à faire, pourquoi ne pas dévouer mon énergie entière vers mes études.

Mon ensemble musical qui était le point culminant de mon premier semestre a malheureusement perdu son charme dans un environnement virtuel. C’était frustrant de compléter un degré en interprétation et de ne pas avoir des occasions de jouer de la musique ! Nous avions quand même entrepris un projet de composition intéressant et de valeur avec le célèbre compositeur Alex Shapiro qui a divisé un curriculum entier pour les ensembles musicaux virtuels. C’était formidable d’avoir la chance de travailler et parler avec un compositeur vivant et de sortir de ma zone de confort, mais ce n’était aucun remplacement pour jouer avec d’autres musiciens et musiciennes en personne. Pour présenter nos produits finaux, nous avions dû créer notre propre spectacle virtuel, qui avait de la valeur, mais ajoutait aussi à la liste d’autres grands projets qu’il fallait compléter pour mes autres cours. Si j’avais pris mes ensembles musicaux en personne, je suis certain que le travail aurait été moins exigeant.

Mon jury était stressant, mais m’a donné la seule occasion de jouer de la musique avec un autre individu pendant le semestre. Il y avait peu de soutien pour organiser mon jury, car j’étais loin du campus. J’ai eu de la chance, car j’avais une pianiste que j’ai travaillée avec plusieurs fois durant l’école secondaire qui m’a aidé et à réserver un espace pour nos répétitions. Je suis content que j’aie pu travailler avec elle encore une fois et sa gentillesse et son humour faisaient en sorte que la préparation pour mon jury fût quelque chose qui m’excitait.

Par le dernier mois du semestre, je me sentais épuisé, mais il y avait très peu que je pouvais faire pour l’alléger. J’ai eu des expériences avec l’épuisement avant ou après une semaine d’examen ou avant des vacances, mais ceci durait seulement quelques jours. L’épuisement que j’ai éprouvé ce semestre était constant et accablant. Les effets de cet épuisement commençaient à affecter mon horaire, mes interactions sociales et la qualité de mon travail.

À un moment, j’ai décidé de supprimer tous mes réseaux sociaux pour me concentrer sur mon travail. J’ai rarement allumé ma caméra durant mes classes et ça devenait de plus en plus difficile de rester motiver avec le montant de devoirs qu’il fallait que je complète. J’ai réfléchi beaucoup à la possibilité d’abandonner mes études après la fin du semestre ou de suivre un programme différent, car je me sentais comme je pouvais à peine me rattraper.

Il y avait, heureusement, des « victoires » pour moi durant le semestre. J’ai réussi à tous mes cours malgré le stress. J’ai appris comment utiliser plusieurs formes de technologies pour une variété de projets. J’ai pu rendre visite à mon enseignant d’harmonie au secondaire durant ma semaine de relâche. J’ai joué dans une cour de maître pour le clarinettiste renommer David Shiffrin et j’ai gagné une bourse du Women’s Musical Club de Winnipeg. J’ai aidé mes amis avec la théorie musicale sur Zoom, j’ai écrit un papier de recherche sur un opéra du 17e siècle qui me passionnait et j’ai amélioré mon français.

Ma première année d’université est terminée juste avant le mois de mai. J’ai soumis tous mes devoirs tôt ou à l’heure et je me sentais soulagé que j’eusse terminé. Je suis très fier du travail que j’ai pu effectuer, mais il est un peu ridicule que j’aie dû sacrifier mon bien-être pour ceci. Si jamais j’avais l’occasion de refaire ce semestre, j’aurais demandé de l’aide, et j’aurais abandonné un cours ou deux. Avec un peu de chance, ces réflexions m’aideront à me préparer pour l’avenir.