Par Simon Proulx

Avant mon vol à Vancouver, je me préparais déjà pour ma transition à l’université. Pendant l’été, j’ai été offert des cours en ligne gratuits pour m’aider à m’acclimater à un milieu postsecondaire. J’ai pris avantage des cours sur la santé mentale et l’écriture et j’ai pu apprendre à propos de mes camarades dans des postes de discussion. L’UBC a une des populations étudiantes internationales les plus grandes, donc c’était très intéressant de lire comment des individus ont entendu parler de l’université. Je me suis inscrit avec enthousiasme à mes cours, décidant de remplir mes cours facultatifs avec des cours de français pour maintenir et enrichir mon lien à mon héritage francophone.

J’ai aussi commencé de préparer pour mes auditions d’harmonie qui seraient enregistrées et envoyées avant mon départ. La semaine avant que je suive parti pour Vancouver, j’ai participé au programme d’orientation pour les étudiants de première année qui s’intitule « Jump Start ». Comme les autres événements en ligne, c’était un peu difficile de créer des liens significatifs avec des individus, mais il y avait un grand nombre d’étudiants de musique dans mon groupe et plusieurs d’entre eux planifiaient à vivre sur le campus, donc j’étais en contact avec eux à travers des réseaux sociaux pour faire des plans quand nous sommes arrivés.

Finalement, l’après-midi du 4 septembre, moi et ma mère sommes partis pour Vancouver. C’était difficile de dire au revoir à ma famille et mes amis, car je n’ai jamais été loin d’eux pour une période prolongée. À l’entrée de l’aéroport, j’ai dit mes au revoir finaux à mon frère et mon père. Le vol était sans incident sauf que mon masque glissait de mon visage lorsque j’essayais de dormir. Trois heures plus tard, nous étions à Vancouver. Quelques aspects de la ville qui m’impressionnait immédiatement étaient la condition parfaite des rues (Winnipeg est connu pour ses nids de poule) et le terrain montagneux qui était différent de la planéité que j’avais l’habitude de voir au Manitoba.

Le lendemain, j’ai déménagé dans mon immeuble de résidence. Malgré toutes les restrictions, j’étais surpris de voir le nombre d’aménagements que le bâtiment offrirait. Il y avait une grande salle à manger avec beaucoup d’espace pour les groupes à se distancer, trois chambres pour pratiquer de la musique, un petit gymnase et des espaces d’études sur presque chaque niveau. À cause du manque d’étudiants qui venaient à suivre des cours en personnes, ceci était la seule résidence d’étudiants qui était ouverte pour les étudiants de première année. Malheureusement, à cause des restrictions sur les activités sociales, il y avait peu d’activités « ice breaker » pour rencontrer des gens dans l’immeuble. Heureusement, plusieurs des personnes qui étaient dans mon groupe de « Jump Start » ont aussi déménagé dans l’immeuble donc j’ai pu faire des connexions avec eux. Dans l’espace du mois, j’ai eu un groupe d’amis qui étudiaient des sujets variés, du théâtre jusqu’aux sciences.

Nos cours ont commencé quelques jours plus tard et tous mes professeurs étaient extrêmement organisés et prêts à enseigner en ligne. J’ai eu un mélange des cours asynchrone et synchronique des compétences auditives jusqu’à la littérature française. Malgré le fait qu’ils étaient gênants et moins engageants que des cours en personnes, j’ai trouvé que ce format ne me dérangeait pas, surtout car je pouvais visionner des sessions de classes sur mon propre horaire. Ce que je n’ai pas apprécié était le manque de connexions avec mes camarades de classe ainsi que les difficultés de faire des connexions avec les professeurs.  

Mes leçons, ensembles musicaux, et l’accès aux salles de répétitions ont pris plus longtemps pour s’organiser, car l’école de musique attendait encore l’approbation d’un plan qui a été envoyé au centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, qui a dû être appliqué à travers des séances pédagogiques sur Zoom pour les professeurs, les employés et les élèves.

Les leçons étaient tenues dans de grandes salles de classe au lieu des bureaux pour les adapter à la distance sociale et ont dû être laissées vides pour trente minutes comme un trou d’air. Mon professeur a préparé un espace en ligne pour que je pusse télécharger tous les matériaux et pour que nous pussions rester à une distance en visionnant la même musique.

Les ensembles musicaux ont été adaptés pour des petits groupes, donc j’ai eu beaucoup moins de répétitions, ce qui était compréhensible, mais quand même un peu décevant. Les individuels étaient espacés à trois mètres l’un de l’autre, ce qui présentait des défis intéressants concernant l’équilibre et la convivialité. Nous avons commencé avec des groupes des mêmes instruments pour que les nouveaux étudiants connaissent notre studio en personne puisque les classes de studio étaient en ligne pour accueillir les étudiants qui n’étaient pas sur le campus.

Éventuellement, nous avons transitionné aux ensembles musicaux normaux, et chaque groupe avait un projet différent, avec 1 heure et 30 minutes de répétitions par semaine. UBC était heureusement bien équipé pour présenter des concerts en ligne, car ils diffusaient des vidéos des ensembles musicaux pour plusieurs années avant la pandémie. Le centre Chan, où nous avons nos répétitions et concerts, est équipé avec des caméras et microphones excellents, et notre chef d’harmonie, Dr Robert Taylor, a eu de l’expérience à produire des enregistrements audio et vidéo.

Pour les salles de répétitions, nous étions mis dans un groupe qui était attribué à un endroit spécifique pour pratiquer. L’administration a développé un système de réservation et a fourni des lingettes pour désinfecter des surfaces après que nous ayons fini dans la chambre. Comme toutes les autres chambres dans le bâtiment, nous avons dû allouer trente minutes à la fin de chaque session de répétition comme un trou d’air. Bien que ce ne fût pas trop pratique (particulièrement, car les chambres ne pouvaient plus être ouvertes 24 heures par jour), le système a travaillé efficacement et m’a personnellement motivé à pratiquer par la simple culpabilité de réservée, mais pas utiliser, une salle de répétition.

Pour plusieurs personnes, surtout ceux qui ont assisté à l’université avant la pandémie COVID-19, ces nouvelles règles étaient de fois difficiles à suivre. Heureusement, pour moi et le reste du groupe des premières années, nous avons su peu à quoi la vie « normale » sur le campus ressemblait, donc ces règles étaient faciles à suivre. Durant une session de Zoom, je me souviens Dr Taylor nous disant que toutes ces privilèges « en personne » étaient affectés directement par nos actions personnelles hors de l’université, quelque chose qui n’était pas une préoccupation dans les années précédentes. 

Nous avions été avertis de réduire nos activités sociales à un minimum et de suivre toutes les directives de la santé publique. Cette responsabilité personnelle requise pour assister à chaque répétition faisait en sorte que jouer en personne fut très spécial. Pour moi, chaque moment dans le Chan Center était chéri et savouré après plusieurs mois de ne pas avoir l’occasion de jouer avec un grand groupe de personnes.

Même si j’étais extrêmement chanceux d’avoir des éléments en personne, plusieurs aspects semblaient être injustes ou mal planifier simplement à cause des circonstances difficiles. C’était difficile de faire des connexions avec mes camarades de classe, encore moins avec ceux dans des années d’étude différentes. Ceci était particulièrement difficile à cause de la communauté soudée que je connais à Winnipeg.

De plus, plusieurs activités ou concepts étaient présentés aux élèves de première année avec peu ou sans introduction, comme si nous étions à l’université dans une situation prépandémique. Il y avait des coûts additionnels, comme un pupitre et des dispositifs d’enregistrement, ce qui ajoutait aux coûts élevés d’assisté à l’université en tant qu’étudiant hors de province — plusieurs de ces choses auront été fournies par l’école durant une année normale — et la frustration d’avoir moins de temps pour les répétitions (ceci n’était pas limité aux nouveaux élèves).

Finalement, passer la majorité de ma journée dans ma petite chambre qui n’était certainement pas censée être une habitation pour ce montant de temps était particulièrement exaspérant. Pour aggraver la situation, pour les premiers mois j’ai eu une expérience difficile avec mon « colocataire de salle de bain » (nos chambres étaient séparées, mais nous avons partagé une salle de bain) qui ne pouvait pas être plus différent en tempérament. Malgré le fait qu’on se voyait à peine, nous partagions un espace et les murs étaient minces comme du papier. Plusieurs plaintes ont été données à mon conseiller résident, mais malheureusement, il y avait peu qu’elle pouvait faire. Après deux mois, j’ai décidé de muter dans une autre chambre, car la situation commençait à affecter mon bien-être physique et mental.

Tous ces aspects négatifs étaient allégés, car je pouvais souper avec mes amis et étudier avec eux dans les espaces d’études (bien que, pour être franc, il y ait eu peu d’études). Les weekends, nous sommes allés pour des aventures dans le centre-ville de Vancouver ou des promenades dans le parc Pacific Spirit. Ceci servait comme pause d’être sur le campus durant la semaine.

En novembre, la situation concernant la COVID autour du Canada est intensifiée. J’ai commencé à avoir des discussions avec ma famille à propos de revenir au Manitoba avec le risque que le campus soit refermé et d’être forcé de déménager de mon immeuble. D’une autre part, prendre ce risque et avoir l’habilité à avoir quelques activités en personne ainsi que des connexions avec mes amis aurait été positif pour ma santé mentale. Malheureusement, à la fin de novembre, nos enregistrements pour nos ensembles musicaux ont été reportés aux prochains semestres à cause des cas élevés. Ceci, ainsi que la considération d’économiser de l’argent en étant à la maison pour le prochain semestre a influencé ma décision de déménager de Vancouver et de finir l’année scolaire avec ma famille.

Devoir trouver comment déménager à la maison au milieu d’une pandémie ainsi que ma première période d’examens universitaire était extrêmement stressant. Il y avait des temps où je commençais à pleurer au téléphone avec mes parents, en me demandant pourquoi j’étudiais la musique si mon semestre avait été complètement virtuel le prochain semestre. J’avais des soucis sur ma santé mentale, surtout car le Manitoba a réintroduit l’une des restrictions les plus strictes au Canada. Je n’aurais pas l’occasion de voir mes amis ou de faire des choses amusantes.

Mes dernières journées à Vancouver se sont terminées d’une manière douce-amère. J’ai pris plusieurs randonnées autour du campus, regardant les vues des montagnes et l’océan qui me mettait toujours en admiration. Dire au revoir à mes amis était difficile, car la plupart d’entre eux revenaient au campus pour le deuxième semestre, et auraient aussi des activités en personne comme des cours de peinture et des ensembles de musique de chambre. Malgré le fait que nous nous sommes rencontrés trois mois avant, je sentais une forte connexion avec eux. D’une manière, ils étaient ma famille vancouvéroise et une famille qui continuerait sans moi le semestre prochain.

Le matin que j’ai parti Vancouver, s’est passé en ayant déjeuné avec mes amis et une dernière randonnée autour du campus. Trois heures plus tard, Winnipeg m’a accueilli, couvert de neige avec une température de -37 degrés Celsius glaçants qui me manquait après été dans un climat tempéré depuis tellement longtemps.